Exemples de dispositifs permettant la différenciation en classe 

Évaluation par contrat de confiance : préparation aux évaluations en travaillant avec les élèves des exercices, adaptés à leur niveau, qui seront donnés ultérieurement en évaluation.

Plans de travail. Modalité de séquence avec plan de travail et auto-évaluation possible : l’élève choisit l’ordre des activités à réaliser. Avantages : favoriser l’autonomie. Différencier par les contenus, les supports, les procédés, la restitution (sous forme de capsule audio pour certains, moindre en termes de rédaction), mais avec un objectif commun. Limite : travail de préparation en amont assez important.

Ateliers tournants. Avantages : les élèves ont une grande habitude de travail en autonomie, en ateliers, à l’école primaire et ces habitudes de travail sont souvent perdues en collège. Et surtout la composition des groupes peut être changée souvent ce qui évite la stigmatisation. Limites : cela demande beaucoup de préparation et pas mal d’énergie en classe pour le professeur s’il n’est pas habitué. Il peut être difficile de gérer les temps de mise en commun, de bilan des ateliers : plusieurs sujets ou aspects étant abordés dans les ateliers, on doit essayer de ne pas faire de catalogue des points travaillés et à retenir, tout en ne reportant pas trop loin dans le temps le bilan de chaque atelier.

Fonctionnement de classe en  « classe mutuelle ». La séquence est découpée en plusieurs parties, traitées dans un premier temps par des groupes différents. Par exemple, sur la notion d’angles en 5ème, un groupe fait une synthèse sur ce qui est déjà connu sur les angles (vocabulaire, mesure), un autre découvre les angles opposés par le sommet, un autre les angles alternes-internes, un autre les angles correspondants. Autre exemple en 6ème sur les aires et périmètres : un groupe travaille sur la notion d’aire (distinction aire-périmètre), un autre sur le périmètre et l’aire du carré et rectangle, un autre sur le triangle, un autre sur le disque. Autre exemple sur le périmètre du disque uniquement : un groupe travaille à partir d’une formule donnée, un autre travaille à partir de mesure de diamètre à la règle et de circonférence à l’aide d’une ficelle, un autre fait la même chose mais à partir du rayon, un autre va émettre des conjectures à l’aide d’un tableur. Chaque partie est prise en charge par un groupe différent et chaque groupe explique, transmet, ensuite aux autres. La synthèse est faite avec tout le groupe classe. Cela permet de confier des notions plus simples aux élèves en difficulté et de les faire gagner en confiance (ils savent des choses et sont capables de contribuer à la construction de la séquence). Avantages : moins de préparation que pour les ateliers tournants. Changements faciles de groupes d’élèves, à compositions plutôt hétérogènes. Inconvénients : possible seulement pour quelques séquences. Souvent lié à des pratiques de classe inversée où les différents groupes d’élèves découvrent en autonomie une partie de la séquence.

Un exemple de pratique : ” Apprendre autrement avec la classe mutuelle

Anticipation des besoins. Prendre appui sur les « profils de classe » pour adapter son enseignement en classe : modifier le point de départ des notions abordées en fonction du niveau d’acquisition des prérequis. Un travail pourra alors être proposé, en AP en amont de la séquence, pour aider les élèves qui en auraient besoin à acquérir ces prérequis. Exemple d’élèves qui auraient des difficultés sur les tables de multiplication avant d’aborder la multiplication des décimaux : manipulation pour donner du sens à 5×3 et 3×5, prendre conscience de la commutativité de la multiplication, flashcards de mémorisation de tables, jeux en ligne (comme « defitable »), réalisation d’un mémo table (l’élève y écrit les multiplications qu’il peine à mémoriser et l’a sous les yeux, petit à petit il devra s’en détacher, une sorte de sous-mains avec les tables « difficiles », multiplications à trous (travail vers la division), travail de décomposition : écrire 18 comme 2X9, 3X6 … Pour cela, on pourra s’appuyer sur les repères de progression et les attendus de fin de CM2 . Avantages : s’intègre facilement dans la progression établie, valorise les élèves rencontrant des difficultés par gestion de la préparation très en amont. Limites : nécessité d’une planification, d’une préparation très en amont (plusieurs semaines avant de traiter la notion).

Autres pistes.

  • Importance des manipulations (pièces de monnaie en plastique, pendules, réglettes, cubes emboîtables …) et de la verbalisation, en lien avec la résolution de problèmes.
  • Utiliser régulièrement en classe les exercices des tests spécifiques en remédiation, comme activité d’introduction. Les utiliser à l’identique ou reformulés (sans les choix multiples, en changeant des variables didactiques). Reposer les mêmes exercices proposés dans les tests spécifiques à distance, voire en fin d’année, pour mesurer les progrès.
  • Identifier les élèves ayant une très bonne maîtrise dans certains domaines :
    • Ces élèves peuvent présenter ponctuellement, en début de séance, un exemple permettant d’aider les autres élèves à acquérir les prérequis nécessaires à la compréhension d’un exercice qui suit ou d’une séquence à venir.
    • Associer ces élèves à un système de tutorat entre élèves.
    Prévoir des temps pour stimuler leur réflexion et de leur permettre d’exploiter au mieux leurs capacités et de les développer.
  • Elaborer une progression annuelle qui tient compte des difficultés identifiées, établir des priorités. Il est ainsi souhaitable d’organiser la progression annuelle de telle sorte que le domaine le moins réussi soit travaillé progressivement et tout au long de l’année afin de produire un effet d’entrainement et de proposer régulièrement : – des questions flash sur ce domaine pour travailler les automatismes ; – des résolutions de problèmes sur ce domaine (en groupes notamment) faisant intervenir ces automatismes ; – des devoirs à la maison portant sur ce domaine ; – des temps de manipulation et de verbalisation par les élèves, particulièrement sur des exercices portant sur ce domaine.
  • D’autres difficultés relèvent de l’acquisition d’automatismes. Il s’agit alors de mettre les élèves en situation de mobiliser ces automatismes :
    • d’abord de façon ciblée : questions flash pour travailler la technique de calcul, questions flash pour travailler
      les compétences « chercher », « représenter » ou « modéliser » notamment.
    • puis au sein d’un exercice à prise d’initiative (faire verbaliser les élèves sur les pistes qu’ils ont eues, sur les
      démarches suivies…). On pourra se référer au guide collège sur la résolution de problèmes.

Tous ces exemples de dispositifs particuliers de différenciation sont utiles pour les cours de mathématiques aussi bien que pour les heures d’Accompagnement Personnalisé, ou encore les heures de soutien ou approfondissement.

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