Stage enquête et Enseignement d’exploration en SES

Ce stage s’inscrit dans le prolongement du stage PAF de février 2014 sur la démarche de projet en seconde.

L’enquête peut :

  • être réalisée en amont du cours, par ex, dans le cadre de la question du programme « Comment expliquer les différences de pratiques culturelles ? », comme une voie d’entrée dans ce thème (ex : sur les pratiques culturelles des élèves du lycée).
  • être réalisée en aval du cours (le professeur, après avoir réalisé le cours, propose aux élèves de réaliser une enquête afin de vérifier par exemple que les choix de consommation sont socialement différenciés en fonction de l’âge).
  • servir de support pour « faire le cours ». Par exemple, à l’aide de l’enquête réalisée par les élèves, le professeur montre que les choix de consommation sont socialement différenciés en fonction de la profession, du niveau d’éducation, de l’habitat, de l’âge.

La durée de l’enquête peut être variable.
Elle peut être longue et éventuellement étalée sur toute l’année (ou presque). Ex de l’enquête de Mme Delpech. (voir ici)

Elle peut être plus courte par exemple si toutes les étapes de l’enquête ne sont pas réalisées par les élèves. Le thème d’étude peut être aussi réduit (ex : les différentes formes d’épargne)
L’enquête peut être une démarche de projet d ’un professeur ou de l’équipe disciplinaire de SES (on peut par ex imaginer faire une même enquête avec toutes les classes de seconde sur l’influence de la mode ou de la publicité) ou de l’établissement. En effet, ce travail peut être réalisé en relation avec d’autres disciplines : par ex avec le français pour rédiger les questions ou les maths pour le traitement de l’enquête… Des thèmes d’étude communs peuvent être aussi envisagés (ex : pratiques culturelles avec le professeur de français, la pollution avec le professeur d’histoire géographie…).
On peut imaginer qu’une classe réalise une seule enquête (ex : le diplôme, un passeport pour l’emploi ?) ou que chaque groupe d’élèves réalise sa propre enquête (par exemple sur les pratiques culturelles, chaque groupe fait une enquête sur une seule pratique culturelle).
La démarche de projet d’enquête a pour objectif de faciliter les apprentissages : des savoirs du programme (ex : effet de distinction) ; des savoir-faire statistiques (ex : % de répartition, lecture de tableaux à double entrée, diagrammes de répartition…) ; des capacités transversales (ex : autonomie…) ; des savoir-faire informatique (en relation avec le B2i lycée).
Enquête de Mme Delpech

Compétences développées chez les élèves
Initiation à la démarche du sociologue Formuler des hypothèses, réaliser un questionnaire, interroger un échantillon représentatif, collecter et analyser des données empiriques, puis les confronter aux hypothèses de départ
Savoirs Etre capable d’expliquer en quoi les pratiques culturelles sont socialement différenciées, et en donner des exemples
Savoir-faire Les outils du statisticien (% de répartition, tableau à double entrée, représentations graphiques, coefficient multiplicateur, etc…) Les TICs (logiciel de traitement des données, traitement de texte, net, etc…)
Développer l’interdisciplinarité Français (rédaction des questions), Mathématiques (statistiques), Anglais (rédaction d’un Abstract)
Autonomie et responsabilité Motivation accrue

 

La démarche d’enquête permet d’atteindre les objectifs ci-dessus car :

  • à travers le travail de groupe, elle permet de favoriser l’interaction humaine (entre les élèves, entre les élèves et le professeur), élément incontournable de la progression des élèves.
  • « on retient 30% de ce que l’on entend et 90% de ce que l’on fait »
  • elle permet de susciter l’intérêt des élèves (ils sont acteurs), de mieux s’adapter à un « nouveau » public (motiver les élèves mais une motivation intrinsèque, donner envie)
  • elle permet de développer l’esprit critique des élèves (formation du citoyen). Cf préambule du programme de SES en seconde (“donner à tous les élèves, qu’ils poursuivent ou non leurs études dans les séries ES ou STG, les éléments de base d’une culture économique et sociologique indispensables à la formation de tout citoyen qui veut comprendre le fonctionnement de l’économie et de la société dans laquelle il vit)”).

Les freins à la démarche d’enquête et plus globalement à la démarche de projet

  • Le temps de préparation de ce type d’activité (d’où l’intérêt de l’enquête au niveau de l’équipe disciplinaire ou de l’établissement).
  • la mise en place d’une enquête peut rendre plus difficile le traitement des 8 questions au programme (une certaine souplesse doit être accordée au traitement du programme de seconde si le professeur met en place des démarches de projet ; pour faciliter le traitement du programme l’enquête doit être centrée sur une ou plusieurs questions du programme – on peut imaginer une enquête qui permet de traiter le thème 5 du programme ou une grande partie).
  • L’effectif de la classe. Sans dédoublement, à 35 élèves, la démarche d’enquête peut être plus difficile à mettre en place d’où l’intérêt de l’enquête au niveau de l’équipe pédagogique de la classe (les heures de dédoublement en français, en maths, en AP, etc peuvent être utilisées à ces fins). Il est notable de préciser que la mise en place de démarches de projet par des collègues de SES ont pu parfois permettre d’obtenir des dédoublements.

Les précautions à prendre pour mettre en place une enquête :

  • avant de commencer l’enquête, on doit proposer une démarche : quel est l’objectif de l’enquête, l’hypothèse que l’on souhaite vérifier, le public visé…
  • attention au choix de l’échantillon (échantillon au hasard ? Méthode des quotas ?). Cf formation du citoyen.
  • attention aux questions posées (pas de double négation ; pas de questions amenant une réponse induite ; poser les questions sur l’identité des personnes interrogées à la fin du questionnaire ; l’ordre des questions est important comme le montre une enquête sur la consommation de tabac et ses dangers…)
  • intéressant parfois de poser 2 questions semblables afin de vérifier la pertinence des réponses.
  • le vocabulaire doit être adapté, simple, de manière à être compréhensible (attention au vocabulaire spécifique).
  • distinguez l’opinion (« que pensez-vous de… ») et le comportement (« que faites vous… »)
  • pensez aux questions permettant les tris croisés (âge, sexe, PCS…)
  • ne pas poser trop de questions (pas plus d’une dizaine)
  • il est pertinent de permettre de nuancer une réponse (pas seulement oui/non)
  • penser à donner la possibilité de ne pas répondre à une question « ne sait pas » ; « sans opinion ».
  • un questionnaire test est nécessaire avant de le diffuser. Il permet de vérifier la compréhension des questions, leurs intérêts et la pertinence des réponses proposées.
  • prévoir un préambule avant d’interroger les personnes (quel est le cadre de cette enquête ?). Ceci permet notamment d’expliciter la démarche et de limiter les refus des personnes interrogées.
  • penser à demander des autorisations : au chef d’établissement, attention aux autorisations si les élèves vont faire passer cette enquête en dehors du lycée (par exemple, réaliser une enquête sur un parking de supermarché nécessite une autorisation).
  • il peut être intéressant de comparer les résultats obtenus par les élèves lors de leur enquête à des enquêtes réalisées au niveau national et/ou avec des moyens plus conséquents (cf pratiques culturelles O. Donnat)
  • pensez à la diffusion des résultats des enquêtes (panneaux d’affichage dans le lieu de vie du lycée, sur le site de l’établissement, dans la presse locale, sous forme de diaporamas au sein de la classe…)

Pensez à l’intérêt de l’enquête dans le cadre des TPE

Logiciels de traitement des enquêtes

  • Vérifiez si le lycée ne possède pas des logiciels comme Ethnos ou Sphinx (très fréquent par exemple dans des lycées où la filière STMG est présente). Ethnos permet la conception, la diffusion, le traitement, la publication mais reste un outil assez lourd et onéreux. De plus, les élèves ne peuvent travailler sur leur enquête que dans le cadre du lycée. Les versions anciennes ne permettent pas de faire remplir le questionnaire en ligne (mêmes remarques pour Sphinx)
  • les formulaires Google permettent la conception et la diffusion de l’enquête mais en ce qui concerne le traitement, l’outil est assez limité notamment pour conditionner les questions. L’utilisation de Google pose aussi un problème de droits concernant les données recueillies qui appartiennent automatiquement au prestataire de l’application.
  • limesurvey a plus de souplesse. Il est gratuit, permet la création/diffusion/exploitation des enquêtes « en ligne ». Le logiciel propose une exploitation simple des résultats (tris à plat). Cependant il faut exporter les résultats sur Excel pour les traiter de manière fine (tris croisés).

Tableau comparatif des principaux logiciels d’enquête.

Étapes Limesurvey Formulaires Google Ethnos/Sphynx
Conception Outil un peu plus complexe/Conditionnalité des questions Outil le plus facile (WYSWYG)/De nombreuses formes de questions/Pas de conditionnalité Plus complexe que les formulaires Google/Conditionnalité des questions
Diffusion Lien internet (public ou privé par création d’invitations)/Diffusion papier Lien internet (public ou privé par inscription)/Utilisation de thèmes/Diffusion papier Pas de diffusion en ligne pour les versions anciennes.
Exploitation Tris à plat et croisés (simpliste mais exploitable)/Représentations graphiques (idem) Feuille de calcul brute Le plus abouti (tris à plat, croisés, représentations graphiques)/Exportations vers logiciels de bureautique
Remarques générales Nécessite une installation sur un espace web avec base de données/La base de données avec les résultats sont stockés sur un espace privé. La base de données avec les résultats est automatiquement propriété de Google… L’établissement doit être abonné/Logiciel payant (cher)

 

Activités de formation réalisées lors de la journée (Formateur : Eric Cassagne)

 

À la découverte de LimeSurvey lime_survey_1_final
Traitement d’une enquête avec tableur  les_bases_du_tableur