La tâche complexe ou situation problème est une des formes les plus abouties de la mise en activité des élèves. Elle correspond à une situation d’apprentissage problématisée où le degré d’autonomie de l’élève est relativement important. La situation problème à la différence de l’exercice ne sera pas résolu par pure application du savoir ou d’une (unique) méthode, mais va requérir l’invention d’une stratégie personnelle ou stratégie de groupe. L’enseignant ne doit pas guider les élèves vers une réponse préconçue. Le professeur doit avoir un rôle de médiateur et de régulateur pour préserver un espace propice à leurs initiatives personnelles.
Les objectifs visés par la tâche complexe :
– Développer l’esprit d’initiative, la créativité et la confiance des élèves,
– Susciter la motivation des élèves devant la résolution d’un problème inédit et d’un défi,
– Donner du sens à la situation d’apprentissage,
– Favoriser l’interaction entre les élèves à travers par exemple le travail de groupe,
– Faire comprendre à l’élève que l’erreur est formative à travers une évaluation positive,
– Développer la différenciation pédagogique,
– Évaluer par compétences : mobiliser des savoirs, savoir-faire et attitudes afin de répondre à un problème (le lien avec les compétences attendues aux épreuves type bac de SES apparaît essentiel)
La conception d’une tâche complexe :
– Contextualiser la situation problème et lui donner du sens,
– Proposer une situation « problème » mais accessible pour les élèves,
– Formuler une consigne globale mais explicite,
– Proposer des supports (non accompagnés d’un questionnement) pour résoudre la situation problème,
– Préparer des ressources (« coup de pouce ») pour faire face à la diversité des élèves ou des groupes : aides méthodologiques, ressources documentaires complémentaires (pour un soutien ou un approfondissement), questionnement précis sur un support accompagnant la situation problème, démarche permettant de débloquer l’apprenant… La logique de différenciation doit être au coeur de cette activité. – Créer une tâche complexe (en lien avec le programme) en amont du cours (dans une logique par exemple de sensibilisation) ou pour faire le cours ou en aval du cours (dans une logique d’évaluation formative).
– Associer la situation problème à une grille d’évaluation (pour guider les élèves) voire d’autoévaluation (afin que les attentes de la tâche complexe soient partagées par les élèves)
Les attentes envers les élèves
– S’approprier la situation problème,
– Mobiliser des savoirs, des savoir-faire et des attitudes pour répondre à cette situation problème,
– Elaborer et construire une réponse sous une forme le plus souvent non imposée (schéma, article, paragraphe argumenté, fiche concept, document audio…),
– Communiquer une réponse à cette situation problème (restitution écrite ou/et orale).
Pour des exemples de tâches complexes en SES, voir le site SES de l’académie de Bordeaux
Eric Duclos. Professeur de SES au lycée J. Monnet à Blanquefort et formateur académique en SES.