Rapport de l’Inspection Générale de l’Education, du Sport et de la Recherche
La crise sanitaire exceptionnelle que le pays traverse depuis le printemps 2020 a des répercussions considérables sur l’ensemble du système éducatif, qui s’est subitement trouvé confronté au défi du maintien de la relation pédagogique entre les élèves et les enseignants. C’est l’utilisation des outils numériques qui a permis d’éviter une interruption complète de cette relation, qui aurait eu des conséquences difficilement réversibles sur les apprentissages, particulièrement pour les élèves les plus fragiles ou les moins favorisés socialement. Ces outils ont pu être mis en œuvre grâce aux efforts considérables de tous les acteurs, qui se sont massivement mobilisés pour assurer la continuité pédagogique : élèves, parents, enseignants, inspecteurs, services académiques et centraux, collectivités locales. Dans la grande majorité des cas, il a été possible de s’appuyer sur l’infrastructure matérielle et sur l’organisation du numérique pédagogique que l’institution met en place depuis plusieurs années. Par ailleurs, ces usages du numérique, contraints, ont conduit de nombreux enseignants à mener une intense réflexion didactique et pédagogique sur l’ensemble de leurs pratiques et sur la place que certains outils numériques peuvent occuper dans leur enseignement, y compris en temps normal. Depuis le 17 mars, la mission de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche sur « Les usages pédagogiques du numérique au service de la réussite des élèves » a exclusivement consacré ses travaux à l’observation et à l’analyse, essentiellement sur le plan pédagogique, de l’enseignement à distance dit « de crise », auquel la communauté scolaire a dû rapidement s’adapter. Les conclusions de la mission figurant dans ce rapport sont basées sur de nombreux entretiens avec des représentants de l’ensemble des acteurs impliqués, sur des observations directes, sur les données statistiques publiées ainsi que sur une enquête réalisée par la mission auprès d’environ 400 enseignants.