Un piège appétissant
Certains animaux comptent sur l’efficacité de leurres « naturels » pour se nourrir, en simulant la nourriture de leur proie.
L’exemple le plus connu est celui des baudroies, appelées également « lottes de mer ». Il en existe plus de 300 espèces, certaines habitant les grandes profondeurs. Ces poissons restent la plupart du temps immobiles, bien camouflés sur le fond marin. Ils possèdent généralement près de la bouche un appendice, pointu et recourbé vers l’avant, qui se prolonge par un fil au bout duquel pend une excroissance de peau l’ensemble constitue une véritable canne à pêche, avec son fil et son appât. Celui-ci est de couleur chair chez les baudroies qui vivent dans les eaux claires, et bioluminescent chez les espèces abyssales. En présence d’un poisson, la baudroie fait onduler sa panoplie de pêcheur jusqu’à ce que sa proie soit tentée par l’appât et s’en approche. La baudroie rejette alors brusquement le filament en arrière et ouvre soudain ses mâchoires. Ce mouvement aspire le poisson (lui, sans défense, ne petit plus s’échapper.
La tortue-alligator emploie un stratagème équivalent. Ce reptile vit dans les fleuves et les marais des Everglades, dans l’est des États-Unis. La tortue attend sa nourriture presque totalement enterrée dans les fonds vaseux, laissant émerger uniquement la tête. Elle ouvre sa bouche et exhibe une curieuse langue fourchue et rosée, qui se présente comme deux vermisseaux particulièrement appétissants pour les petits poissons.