Retour à La trilogie aquitanienne dans l’Agenais

Etude stratigraphique des différents termes de la série


La série stratigraphique type ( image mappée ) :

 

stratigraphie7cm

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Le calcaire blanc de l’Agenais

Ce niveau est considéré comme la base du miocène ( – 23 Ma ). Il repose sur les mollasses dites de l’Agenais qui correspondent à une phase d’érosion intense des Pyrénées. L’érosion de la chaîne pyrénéenne continue à l’aquitanien au sud-est des Landes où un abondant matériel détritique s’accumule. Cette période correspond à une phase de calme orogénique.
Dans la région du Lot et garonne les épandages de matériel pyrénéen ( qui avaient barré la route aux eaux courantes descendant du Massif Central, d’où l’existence de lacs en bordure des mollasses de l’Agenais ) cessent de se produire et un régime lacustre s’installe.
Cette rupture dans la sédimentation sépare le calcaire blanc des mollasses sous-jacentes. ( rappel : ce sont deux formations continentales ).

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Les limites de l’extension du calcaire blanc et les variations latérales de faciès

calcaire_blanc47_4cm

Le calcaire blanc est bien représenté en Lot et Garonne sur le plateau de Loubès-Bernac ( 171 m au Nord-ouest du département ), au belvédère de Monbahus ( 187 m à l’ouest de cancon ) et on le retrouve à l’état épars sur de nombreuses buttes en Gironde : à Barbenègre ( près de La Sauve ), à Targon, à Gornac, à Castelviel et à Mourens.
Vers le Tarn et Garonne, près de Moissac il passe à un faciès sableux et mollassique. On note la même évolution vers Villeneuve sur Lot, au-delà d’une ligne Sembas, Laroque-timbaut, Brassac. Vers le Lot, à Cahors, le calcaire blanc passe au calcaire de Cieurac.
Au sud de la Garonne, de Bordeaux à la ride anticlinale de Villagrain-Landiras, sa présence est difficile à déterminer. Cependant, immédiatement à l’est du méridien de Bordeaux, se trouve l’emplacement de l’ancienne ligne de rivage repérables par ses intercalations marines, saumâtres lacustres et continentales : c’est un repère limite pour l’extension du calcaire blanc.
Ensuite, il suit le rivage de la Garonne ( gisements de Nicole, d’Aiguillon et de Vianne ). C’est dans la région de Nérac, Barbaste et Andiran qu’il est le mieux représenté dans toutes les vallées ( buttes du Serbat et de Bréchant près de Nérac ).
Au sud de Damazan il est remplacé par une meulière. On le suit dans la vallée du Gers, à l’aval de Lectoure et dans celle de la Baïse, à l’amont de Condom et sous Astaffort ( à Lamonjoie et Pergain-Taillac ). Il existe également au nord de Larressingle ( sur l’Osse ) et de Montréal ( sur l’Auzoue ). Enfin, entre Sos et Mézin, on peut voir de beaux affleurements. Plus au sud, il disparaît totalement pour laisser place à des formations continentales plus récentes.

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Description de quelques échantillons

Le calcaire, généralement blanchâtre, peut présenter des couleurs ocre, rose ( Sainte-Colombe ) verdâtre.
Il peut être d’aspect grumeleux ou noduleux, avec des veinules d’oxyde de fer et des fissures infiltrées de calcite. Sa consistance devient très friable quand il est marneux ( aspects rencontrés à Nicole ).
A d’autres endroits, c’est un calcaire à surface lisse, très compact, très dur, à grain fin, présentant souvent de petits nodules ( carrière du vallon de Vérone ).

Au microscope, en lame mince ( voir schéma ci-contre ), la calcite isole des masses de calcaire cryptocristallin plus ou moins sphériques, donnant à l’oeil nu un aspect graveleux.Cette calcite est synsédimentaire ( formée au moment du dépôt et pendant la consolidation du sédiment ). Dans la boue calcaire, il s’établissait une circulation d’eau chargée en carbonate de calcium dissous. Celui-ci a cristallisé par suite d’un départ lent de l’eau. On peut distinguer deux phases dans la cristallisation.

Première phase : formation de petits cristaux autour des nodules

Deuxième phase : formation de gros cristaux de calcite qui remplissent les « vides ».

On trouve peu d’éléments organiques. On peut cependent y identifier des tiges et des oogones de Characées, des carapaces d’Ostracodes; ces éléments microscopiques démontrent le caractère lacustre du calcaire blanc.Celui-ci est confirmé par l’existence de quelques macrofossiles de Gastropodes ( Limnées-Hélix ).

calcitecalcaire

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Les marnes et argiles à Ostrea aginensis

Cette puissante série s’intercale entre les deux corniches calcaires. Elle est bien visible à Nicole, à Cornié ( au niveau du pigeonnier ) et à Agen au vallon de Vérone.

Remarque : il préférable d’effectuer la sortie en hiver car il est plus facile de trouver des huîtres ; les champs n’étant pas cultivés à cette époque.

La photo ci-contre présente un bel échantillon d’Ostrea aginensis

ostrea2

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Les limites de l’extension des marnes et argiles et les variations latérales de faciès

marnes_argiles_ostrea_web_4cm

A l’est du département on passe à des sédiments plus calcaires et azoïques.
Vers l’ouest, les marnes et les argiles sont d’abord accompagnées de grès calcarifères avec de nombreux fossiles marins; puis vers Bazas elles sont remplacées par des faluns marins.
Vers le Nord, la série argilo-marneuse ne dépasse guère la vallée du Lot.
Elle atteint 20 m d’épaisseur vers Aiguillon et Port-Sainte-Marie. Vers le sud, aux confins du Gers, son épaisseur devient considérable ( près de 40 m)

Le milieu de dépôt

La présence de bancs d’huîtres ( ostrea aginensis ) marque le caractère marin de cette série argilo-marneuse.
Les gisements d’huîtres sont très localisés : Prayssas, Lacépède, Saint-Pierre-De-Buzet, Saint-Léon, Montgaillard. Leur absence au-delà d’une ligne passant par Prayssas, montagnac, Saumont, marque la limite orientale de l’avancée de la mer aquitanienne qui a déposé ces huîtres.
Cette série marine présente des intercalations lacustres et fluvio-lacustres.
A Nicole, à la base des marnes on trouve des Unios, des empreintes de feuilles et de tronc d’arbre (ormes).
A Grignols, les dépôts marins sont intercalés dans des dépôts fluvio-lacustres.
A Madaillan, la couche argilo-marneuse présente d’épaisses lentilles sableuses et mollassiques qui montrent des apports détritiques importants.
Ces interpénétrations des deux milieux semblent en relation avec une avancée hésitante de la mer.

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Le calcaire gris de l’Agenais

Les limites de l’extension du calcaire gris

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Ce calcaire est de couleur grise plus ou moins foncée voire noire. Il dégage une odeur fétide si on le casse ( odeur de sulfures ). Le calcaire gris est très fossilifère : on y trouve des planorbes, des Hélix, des Limnées qui soulignent l’origine lacustre et aussi des débris de Gastropodes, d’Ostracodes, des tiges et des oogones de Characées, des débris d’os.

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Les limites d’extension régionale de la série aquitanienne

Les limites régionales de l’extension du calcaire blanc à l’aquitanien inférieur

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Les limites régionales de l’extension des marnes et argiles à l’aquitanien moyen

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Les limites régionales de l’extension du calcaire gris à l’aquitanien supérieur

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