- Introduction
- Localisation de la série aquitanienne
- Etude stratigraphique des différents termes de la série
- Reconstitution paléoécologique et paléoclimatique
- Bibliographie
- la série stratigraphique type
- Le calcaire blanc de l’Agenais
- Les limites de l’extension du calcaire blanc et les variations latérales de faciès
- Description de quelques échantillons
- Les marnes et argiles à Ostrea aginensis
- Les limites de l’extension des marnes et argiles et les variations latérales de faciès
- le milieu de dépôt
- Le calcaire gris de l’Agenais
- les limites de l’extension du calcaire gris
- Les limites d’extension régionale de la série aquitanienne
- Les limites régionales de l’extension du calcaire blanc à l’aquitanien inférieur
- Les limites régionales de l’extension des marnes et argiles à l’aquitanien moyen
- Les limites régionales de l’extension du calcaire gris à l’aquitanien supérieur
La série stratigraphique type ( image mappée ) :
Le calcaire blanc de l’Agenais
Ce niveau est considéré comme la base du miocène ( – 23 Ma ). Il repose sur les mollasses dites de l’Agenais qui correspondent à une phase d’érosion intense des Pyrénées. L’érosion de la chaîne pyrénéenne continue à l’aquitanien au sud-est des Landes où un abondant matériel détritique s’accumule. Cette période correspond à une phase de calme orogénique.
Dans la région du Lot et garonne les épandages de matériel pyrénéen ( qui avaient barré la route aux eaux courantes descendant du Massif Central, d’où l’existence de lacs en bordure des mollasses de l’Agenais ) cessent de se produire et un régime lacustre s’installe.
Cette rupture dans la sédimentation sépare le calcaire blanc des mollasses sous-jacentes. ( rappel : ce sont deux formations continentales ).
Les limites de l’extension du calcaire blanc et les variations latérales de faciès
Le calcaire blanc est bien représenté en Lot et Garonne sur le plateau de Loubès-Bernac ( 171 m au Nord-ouest du département ), au belvédère de Monbahus ( 187 m à l’ouest de cancon ) et on le retrouve à l’état épars sur de nombreuses buttes en Gironde : à Barbenègre ( près de La Sauve ), à Targon, à Gornac, à Castelviel et à Mourens.
Vers le Tarn et Garonne, près de Moissac il passe à un faciès sableux et mollassique. On note la même évolution vers Villeneuve sur Lot, au-delà d’une ligne Sembas, Laroque-timbaut, Brassac. Vers le Lot, à Cahors, le calcaire blanc passe au calcaire de Cieurac.
Au sud de la Garonne, de Bordeaux à la ride anticlinale de Villagrain-Landiras, sa présence est difficile à déterminer. Cependant, immédiatement à l’est du méridien de Bordeaux, se trouve l’emplacement de l’ancienne ligne de rivage repérables par ses intercalations marines, saumâtres lacustres et continentales : c’est un repère limite pour l’extension du calcaire blanc.
Ensuite, il suit le rivage de la Garonne ( gisements de Nicole, d’Aiguillon et de Vianne ). C’est dans la région de Nérac, Barbaste et Andiran qu’il est le mieux représenté dans toutes les vallées ( buttes du Serbat et de Bréchant près de Nérac ).
Au sud de Damazan il est remplacé par une meulière. On le suit dans la vallée du Gers, à l’aval de Lectoure et dans celle de la Baïse, à l’amont de Condom et sous Astaffort ( à Lamonjoie et Pergain-Taillac ). Il existe également au nord de Larressingle ( sur l’Osse ) et de Montréal ( sur l’Auzoue ). Enfin, entre Sos et Mézin, on peut voir de beaux affleurements. Plus au sud, il disparaît totalement pour laisser place à des formations continentales plus récentes.
Description de quelques échantillons
Le calcaire, généralement blanchâtre, peut présenter des couleurs ocre, rose ( Sainte-Colombe ) verdâtre.
Il peut être d’aspect grumeleux ou noduleux, avec des veinules d’oxyde de fer et des fissures infiltrées de calcite. Sa consistance devient très friable quand il est marneux ( aspects rencontrés à Nicole ).
A d’autres endroits, c’est un calcaire à surface lisse, très compact, très dur, à grain fin, présentant souvent de petits nodules ( carrière du vallon de Vérone ).
Au microscope, en lame mince ( voir schéma ci-contre ), la calcite isole des masses de calcaire cryptocristallin plus ou moins sphériques, donnant à l’oeil nu un aspect graveleux.Cette calcite est synsédimentaire ( formée au moment du dépôt et pendant la consolidation du sédiment ). Dans la boue calcaire, il s’établissait une circulation d’eau chargée en carbonate de calcium dissous. Celui-ci a cristallisé par suite d’un départ lent de l’eau. On peut distinguer deux phases dans la cristallisation. Première phase : formation de petits cristaux autour des nodules Deuxième phase : formation de gros cristaux de calcite qui remplissent les « vides ». On trouve peu d’éléments organiques. On peut cependent y identifier des tiges et des oogones de Characées, des carapaces d’Ostracodes; ces éléments microscopiques démontrent le caractère lacustre du calcaire blanc.Celui-ci est confirmé par l’existence de quelques macrofossiles de Gastropodes ( Limnées-Hélix ). |
Les marnes et argiles à Ostrea aginensis
Cette puissante série s’intercale entre les deux corniches calcaires. Elle est bien visible à Nicole, à Cornié ( au niveau du pigeonnier ) et à Agen au vallon de Vérone. Remarque : il préférable d’effectuer la sortie en hiver car il est plus facile de trouver des huîtres ; les champs n’étant pas cultivés à cette époque. La photo ci-contre présente un bel échantillon d’Ostrea aginensis |
Les limites de l’extension des marnes et argiles et les variations latérales de faciès
A l’est du département on passe à des sédiments plus calcaires et azoïques.
Vers l’ouest, les marnes et les argiles sont d’abord accompagnées de grès calcarifères avec de nombreux fossiles marins; puis vers Bazas elles sont remplacées par des faluns marins.
Vers le Nord, la série argilo-marneuse ne dépasse guère la vallée du Lot.
Elle atteint 20 m d’épaisseur vers Aiguillon et Port-Sainte-Marie. Vers le sud, aux confins du Gers, son épaisseur devient considérable ( près de 40 m)
Le milieu de dépôt
La présence de bancs d’huîtres ( ostrea aginensis ) marque le caractère marin de cette série argilo-marneuse.
Les gisements d’huîtres sont très localisés : Prayssas, Lacépède, Saint-Pierre-De-Buzet, Saint-Léon, Montgaillard. Leur absence au-delà d’une ligne passant par Prayssas, montagnac, Saumont, marque la limite orientale de l’avancée de la mer aquitanienne qui a déposé ces huîtres.
Cette série marine présente des intercalations lacustres et fluvio-lacustres.
A Nicole, à la base des marnes on trouve des Unios, des empreintes de feuilles et de tronc d’arbre (ormes).
A Grignols, les dépôts marins sont intercalés dans des dépôts fluvio-lacustres.
A Madaillan, la couche argilo-marneuse présente d’épaisses lentilles sableuses et mollassiques qui montrent des apports détritiques importants.
Ces interpénétrations des deux milieux semblent en relation avec une avancée hésitante de la mer.
Le calcaire gris de l’Agenais
Les limites de l’extension du calcaire gris
Ce calcaire est de couleur grise plus ou moins foncée voire noire. Il dégage une odeur fétide si on le casse ( odeur de sulfures ). Le calcaire gris est très fossilifère : on y trouve des planorbes, des Hélix, des Limnées qui soulignent l’origine lacustre et aussi des débris de Gastropodes, d’Ostracodes, des tiges et des oogones de Characées, des débris d’os.