La sixième édition de la conférence “state of the map” s’est déroulée en juin dernier à Pessac, Université Bordeaux Montaigne… l’occasion de parler d’OSM – OpenStreetMap, un outil numérique qui peut nourrir nos pratiques pédagogiques et didactiques, en histoire-géographie, en EMC, en lettres ou encore dans le cadre d’un projet pluridisciplinaire.
OpenStreetMap est une carte libre du monde.
Lancé en 2004 par un féru d’informatique, Steeve Coast, ce projet mondial vise à constituer une giganstesque base de données géographiques présentée sous forme d’une carte où chacun peut contribuer : à ce titre, OSM est souvent présenté comme « le wikipedia de la cartographie »
Copie d'écran d'openstreetmap.org, réalisée le 11/06/2018 (21h13)
“Ca ressemble à Google maps”
Comme Google maps, OSM propose en effet un service cartographique. Mais la philosophie se veut différente. OSM est sous licence ODbL. Pour faire simple, cela signifie que les utilisateurs sont autorisés à partager, modifier et utiliser librement la base de données initiale tout en maintenant ces mêmes libertés pour les autres.
“Tout le monde peut participer.”
En effet, chacun peut être contributeur OSM : adepte de géographie, passionné d’informatique, touriste contemplatif, amoureux du patrimoine, de la faune et de la flore, et aussi simples citoyens et parmi eux, élèves et professeurs. Toutes et tous sont invités à partager leurs TOC – Troubles Obsessionnels Cartographiques !
Julie Picard, géographe de l’Université de Bordeaux, maître de conférences à l’ESPE d’Aquitaine (et contributrice OSM), évoque OSM comme un moyen d’interroger la didactique de la géographie. OSM participe à questionner les représentations des publics sur les/leurs territoires. Il est l’occasion d’étudier le concept “habiter”, qui dans les programmes scolaires est filé du cycle 3 à la troisième et qui est souvent difficile à appréhender. Il peut être aussi un très bon outil pour faire de la géographie vivante en invitant chacun à parcourir le terrain, à “arpenter” le territoire en vue de nourrir la base de données.
“Une cartopartie, ça vous dit ?”
Côté scolaire, un collège de Pessac (collège Gérard Philipe, une classe de 6e et une classe de 4e), une école élémentaire de Mérignac (3 classes de CM2), et deux classes de CM1 de Floirac viennent de tenter l’aventure de la cartopartie juste avant le lancement de la conférence « state of the map » 2018.
Marina Duféal, enseignante-chercheur en Géographie à l’Université Bordeaux Montaigne (et contributrice OSM) évoque l’expérience menée avec les élèves : une première étape permettant de présenter une « petite histoire de la carte », les dessus de sa fabrique ; une deuxième étape sur le terrain autour de l’établissement des élèves où ces derniers arpentent, observent, relèvent des informations et une dernière étape de saisie des informations sur OSM. Et des enseignants qui, en classe, peuvent jongler avec différents thèmes et notions : les équipements d’un quartier (bancs, commerces, cendriers), l’architecture (hauteur de bâtiment), le patrimoine (œuvres de street-art par exemple, statues, monuments ou arbres remarquables), l’accessibilité des lieux à différents handicaps (bornes podotactiles, rampes d’accès)… Les possibilités semblent infinies.
Colin, en service civique auprès de cartONG, évoque un mapathon mené, entre autres, avec un public d’élèves de bac pro SPVL. Sur une journée événement, lycéens et séniors se sont réunis et ont croisé leurs compétences pour alimenter OSM et cartographier la côte est de l’île de Madgascar.
Différentes initiatives autour d'OSM
copie d'écran du compte twitter de l'UMR Passages (06/06/2018, 21:01)
Et voilà, comment la cartopartie, et plus largement le projet OSM, engage chaque contributeur à être acteur et nous fait entrer dans une géographie citoyenne.
Et avec nos programmes ? Quelques idées
Découvrir l’outil en classe, sa philosophie citoyenne et participative en tant qu’objet collaboratif mais aussi par certaines des contributions visant à des actes citoyens (recenser les équipements accessibles aux handicapés, les équipements de recyclage des déchets…) et interroger la question de l’engagement en EMC
Sortir de la classe et proposer une cartopartie autour de l’établissement pour arpenter les lieux en lien avec l’alimentaire (supérette, boulangerie, restaurant, agriculture urbaine) et questionner le sujet d’étude “nourrir les hommes” en géographie.
Construire un parcours historique, narratif et sensible sur Bordeaux, port négrier avec l’outil umap d’OSM
Vous pouvez retrouver OSM sur openstreetmap.org Pour en savoir plus sur le projet, visitez le site OSM France sur openstreetmap.fr Pour commencer à contribuer, voici un wiki "guide du débutant", et mieux, participer à une cartopartie. Et si vous avez déjà utilisé OSM ou allez l'utiliser, informez-nous par mail à l'adresse icrevisy@ac-bordeaux.fr