Coordonnées GPS de l’aire de stationnement | |
44.264604 | 0.756403 |
Description du site :
Le circuit proposé s’effectue à pied (sans difficulté majeure) et ne constitue pas une boucle, le même chemin est ainsi emprunté à l’aller et au retour. Ce circuit permet de rendre compte :
- de la stratigraphie locale :
Partant d’une altitude de 131m au point de stationnement, le circuit atteint son point culminant au lieu-dit Les Termes à 208m. L’ascension continue permet ainsi de rencontrer les différentes formations rocheuses empilées même si les limites de couche n’apparaissent pas lisiblement, masquées par la forte évolution pédogénétique des terrains. Il est ainsi possible de repérer successivement :
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- Le calcaire blanc de l’Agenais (m1Ab), calcaire lacustre micritique (à calcite finement cristallisée) à nodules carbonatés indurés (de 2 à 10cm de diamètre) au point 1. Cette roche, témoignent du dépôt de boues carbonatées, sous climat chaud, dans des lacs bien oxygénés et donc assez profonds à tendance endoréique (alimentés par des cours d’eau mais non reliés à la mer).
- Les marnes à Ostrea aginensis non fossilifères (m1M), observables sur le talus bordant le chemin au point 3, se présentent ici sous la forme d’argiles carbonatées gris beige grumeleuses. Ces marnes évoquent des dépôts typiques de plaines d’inondation alimentées par des chenaux en tresse. On note que ces plaines jouxtent alors un système lagunaire situé à l’ouest du département, où les fossiles d’huître peuvent être observés.
- Le calcaire gris de l’Agenais (m1Ag), calcaire palustre c’est-à-dire typique des marais, observable au lieu-dit Les Termes (point 5) en soubassement d’un ancien bâtiment de pierre et au sommet du puits qui y est creusé. La forte teneur en matière organique de ce calcaire et l’odeur d’hydrogène sulfuré qu’il dégage lorsqu’il est percuté témoignent d’une faible oxygénation du milieu de dépôt (contexte réducteur) et donc d’une faible tranche d’eau vraisemblablement stagnante rapprochant plus ce milieu d’un marais que d’un lac.
- d’une histoire pédogénétique différente des sols rencontrés :
Les sols recouvrent l’essentiel des formations rocheuses mais il est assez aisé de distinguer le sol formé à partir des marnes et celui formé à partir des calcaires, tous deux provenant de processus pédogénétiques différents :
- le premier est issu de l’évolution des marnes et se présente sous la forme de sols brunifiés calciques à pH alcalin (6,5 à 8), il est observable durant la majeure partie de l’ascension (point 3) ;
- le second, issu de la décarbonation des calcaires gris et présentant donc essentiellement des argiles résiduelles, est de type rendzine, de couleur marron rougeâtre (point 4).
Un simple test à l’acide chlorhydrique ou à l’acide acétique permet de révéler une différence de composition chimique et particulièrement de teneur en calcaire actif.
- de la relation géologie/hydrologie
Le calcaire gris de l’Agenais forme, au même titre que le calcaire blanc en d’autres points de la carte, de grands plateaux perchés karstifiés. L’eau provenant des précipitations et parvenant à pénétrer cette roche s’y retrouvent temporairement stockée du fait de la nature imperméable des molasses sous-jacentes. Le calcaire gris constitue ainsi un aquifère (eau visible au fond du puits taillé dans le calcaire gris au point 5) alors que les molasses poussent cette eau à ressurgir à l’interface entre ces deux roches et à faire naître des ruissellements superficiels au niveau de sources plus ou moins identifiables (suintement observable au point 6 alimentant une retenue artificielle) suivi d’un mince ruisseau (point 7).
Ne pouvant s’infiltrer dans les molasses imperméables, l’eau poursuit son chemin dans le sens de la pente à travers champs et bois (bois de Courties). Le circuit longe ainsi le cours d’eau jusqu’à ce qu’il pénètre, en y disparaissant, le calcaire blanc situé à la base des molasses : c’est la perte dite du Riou Tort. Sur place, on pourra remarquer que le ruisseau devient méandriforme dès qu’il atteint le calcaire blanc et circule au fond d’un étroit canyon avant de s’engouffrer dans son nouveau réseau karstique.
Activités envisageables :
- Réaliser une coupe schématique des affleurements (couplé ou non à la réalisation d’un profil topographique)
- Réaliser un schéma fonctionnel de l’écoulement de l’eau : précipitations, exsurgence (source karstique), ruissellement, perte.
- Réaliser des tests simples pour mettre en évidence une composition chimique différente des sols.
Accès / sécurité :
Commune de Sauvagnas – Lot-et-Garonne (47)
Possibilité de stationnement sur la voie longeant la D656 correspondant à son ancien tracé.
Mots-clés et liens avec les programmes :
Ressource naturelle, datation, eau, sol, pédogenèse, érosion, sédimentation
Collège | Lycée | ||
Cycle 3 | » Paysages, géologie locale, interactions avec l’environnement et le peuplement. | 2nde |
» L’érosion, processus et conséquences » Sédimentation et milieux de sédimentation » Érosion et activité humaine |
Cycle 4 |
» L’exploitation de quelques ressources naturelles par l’être humain (eau, sol, pétrole, charbon, bois, ressources minérales, ressources halieutiques, …) pour ses besoins en nourriture et ses activités quotidiennes. Comprendre et expliquer les choix en matière de gestion de ressources naturelles à différentes échelles. » Proposer des argumentations sur les impacts générés par le rythme, la nature (bénéfices/nuisances), l’importance et la variabilité des actions de l’être humain sur l’environnement. |
Terminale Spécialité | » Atmosphère, hydrosphère, climats : du passé à l’avenir |
Capacités et attitudes :
D4 – Mener une démarche scientifique, résoudre un problème
D5 – Situer et se situer dans le temps et l’espace
D5 – Analyser et comprendre les organisations humaines et les représentations du monde