Viollet-le-Duc
Bibliographie non exhaustive :
Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XI ème au XVI ème siècle (1863-1872) Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc (1814-1879) Tome 8 1866 page 14
« RESTAURATION, s. f. Le mot et la chose sont modernes. Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné. Ce n’est qu’à dater du second quart de notre siècle qu’on a prétendu restaurer des édifices d’un autre âge, et nous ne sachions pas qu’on ait défini nettement la restauration architectonique. Peut-être est-il opportun de se rendre un compte exact de ce qu’on entend ou de ce qu’on doit entendre par une restauration, car il semble que des équivoques nombreuses se sont glissées sur le sens que l’on attache ou que l’on doit attacher à cette opération. »
Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XI ème au XVI ème siècle (1863-1872) Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc (1814-1879) Tome 8 1866 page
« Il est, en fait de restauration, un principe dominant dont il ne faut jamais et sous aucun prétexte s’écarter, c’est de tenir compte de toute trace indiquant une disposition. L’architecte ne doit être complètement satisfait et ne mettre les ouvriers à l’œuvre que lorsqu’il a trouvé la combinaison qui s’arrange le mieux et le plus simplement avec la trace restée apparente ; décider d’une disposition à priori sans s’être entouré de tous les renseignements qui doivent la commander, c’est tomber dans l’hypothèse, et rien n’est, périlleux comme l’hypothèse dans les travaux de restauration. »
Citations:
« L’exposition Universelle de Paris de 1867 marque un tournant dans les mentalités avec le renouvellement des modèles architecturaux, Viollet‑le‑Duc a désormais plus d’importance, c’est la théorie de la rationalité qui triomphe.et la lisibilité envahit l’architecture rendant démonstrative toute forme de la silhouette à la structure et de la structure au détail. . » François Loyer, Le siècle de l’industrie, 1983 éditions Skira
Le siècle de l’industrie 1983 François Loyer
« Le XVI ème siècle avait été l’inventeur de l’éclectisme alors qu’avec l’Art Nouveau l’intérêt historique quitte le champ de l’Antiquité pour découvrir une moisson de nouveaux passés comme le néo‑gothique. »
Dictionnaire raisonné de l’architecture française du Xième au XVIème siècle 1858 Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) source INHA
Dictionnaire raisonné de l’architecture française du Xième au XVIème siècle 1858 Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) source INHAPREFACE p.3
« LORSQUE nous commencions à étudier l’architecture du moyen âge (il y a de cela vingt-cinq ans), il n’existait pas d’ouvrages qui pussent nous montrer la voie à suivre. Il nous souvient qu’alors un grand nombre de maîtres en architecture admettaient à peine l’existence de ces monuments qui couvrent le sol de l’Europe et de la France surtout. A peine permettait-on l’étude de quelques édifices de la
renaissance française et italienne; quant à ceux qui avaient été construits depuis le Bas-Empire jusqu’au xve siècle, on n’en parlait guère que pour les citer comme des produits de l’ignorance et de la barbarie. Si nous nous sentions pris d’une sorte d’admiration mystérieuse pour nos églises et nos forteresses françaises du moyen
âge, nous n’osions avouer un penchant qui nous semblait une sorte de dépravation du goût, d’inclination peu avouable.»
Dictionnaire raisonné de l’architecture française des Xième au XVI ème siècle 1858 Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) source INHA Préface p.4
« Déjà cependant des esprits distingués avaient ouvert la voie ; éclairés par les travaux et l’admiration de nos voisins les Anglais, ils songeaient à classer les édifices par styles et par époques. On ne s’en tenait plus à des textes la plupart erronés, on admettait un classement archéologique basé sur l’observation des monuments eux-mêmes. »
Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XI ème au XVI ème siècle (1863-1872) Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc (1814-1879) Tome 8 1866 « Restauration » p. 32 « Qu’un architecte se refuse à faire passer des tuyaux de gaz dans une église, afin d’éviter des mutilations et des accidents, on le comprend, parce qu’on peut éclairer l’édifice par d’autres moyens ; mais qu’il ne se prête pas à l’établissement d’un calorifère, par exemple, sous le prétexte que le moyen âge n’avait pas adopté ce système de chauffage dans les édifices religieux, qu’il oblige ainsi les fidèles à s’enrhumer de par l’archéologie, cela tombe dans le ridicule. Ces moyens de chauffage exigeant des tuyaux de cheminée, il doit pro- céder, comme l’aurait fait un maître du moyen âge s’il eût été dans l’obligation d’en « établir, et surtout ne pas chercher à dissimuler ce nouveau membre, puisque les maîtres anciens, loin de dissimuler un besoin, cherchaient au contraire à le revêtir de la forme qui lui convenait, en faisant même de cette nécessité matérielle un motif de décoration. Qu’ayant à refaire à neuf le comble d’un édifice, l’architecte repousse la construction en fer, parce que les maîtres du moyen âge n’ont pas fait de charpentes de fer, c’est un tort, à notre avis, puisqu’il éviterait ainsi les terribles chances d’incendie qui ont tant de fois été fatales à nos monuments anciens. »
Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XI ème au XVI ème siècle (1863-1872) Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc (1814-1879) Tome 8 1866, Restauration p. 33
« Dans la structure du moyen âge, toute portion de l’œuvre remplit une fonction et possède une action. C’est à connaître exactement la valeur de l’une et de l’autre que l’architecte doit s’attacher, avant de rien entreprendre. Il doit agir comme l’opérateur adroit et expérimenté, qui ne touche à un organe qu’après avoir acquis une entière connaissance de sa fonction, et qu’après avoir prévu les conséquences immédiates ou futures de son opération. »
« les maîtres anciens, loin de dissimuler un besoin, cherchaient au contraire à le revêtir de la forme qui lui convenait, en faisant même de cette nécessité matérielle un motif de décoration. »
« Il est, en fait de restauration, un principe dominant dont il ne faut jamais et sous aucun prétexte s’écarter, c’est de tenir compte de toute trace indiquant une disposition. L’architecte ne doit être complètement satisfait et ne mettre les ouvriers à l’œuvre que lorsqu’il a trouvé la combinaison qui s’arrange le mieux et le plus simplement avec la trace restée apparente; décider d’une disposition à priori sans s’être entouré de tous les renseignements qui doivent la commander, c’est tomber dans l’hypothèse, et rien n’est, périlleux comme l’hypothèse dans les travaux de restauration. Si vous avez le malheur d’adopter sur un point une dis- position qui s’écarte de la véritable, de celle suivie primitivement, vous êtes entraîné par une suite de déductions logiques dans une voie fausse dont il ne vous sera plus possible de sortir, et mieux vous raisonnez dans ce cas, plus vous vous éloignez de la vérité. »
« Je ne suis pas de ceux qui désespèrent du présent et jettent un regard de regret vers le passé. Le passé est passé, mais il faut le fouiller avec soin, avec sincérité, s’attacher non pas à le revivre mais à le connaître pour s’en servir. » in Entretiens sur l’architecture 1864 TI.
Il faut : « chercher le principe qui a dirigé nos anciens artistes du moyen âge. Il n’y a pas, à proprement parler, de règles absolues pour l’application de certaines formes, il n’y a d’autres règles que l’observation rigoureuse d’un principe, avec la faculté pour chacun de se mouvoir dans les limites posées par ce principe. Or ce principe est celui-ci : rendre tout besoin et toutmoyen de construction apparents. » Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XI ème au XVI ème siècle TI p328 1858
p.184 Entretien sur l’architecture sixième entretien « Procédez comme la nature dans ses productions, et vous pourrez mettre du style dans tout ce que votre cerveau concevra. » 1863
« Aussi, lorsqu’il s’agit, par exemple, de compléter un édifice en partie ruiné; avant de commencer, faut-il tout fouiller, tout examiner, réunir les moindres fragments en ayant le soin de constater le point où ils ont été découverts, et ne se mettre à l’œuvre que quand tous ces débris ont trouvé logiquement leur destination et leur place, comme les morceaux d’un jeu de patience. » Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XI ème au XVI ème siècle (1863-1872) Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc (1814-1879) Tome 8 1866, Restauration p. 34
« La construction est une science : c’est aussi un art […] » p. 39 extrait du Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XI ème au XVI ème siècle. 1863
« Il y avait sept arts libéraux au moyen âge ; mais aujourd’hui plusieurs d’entre eux, comme l’astronomie, la géométrie et la médecine ont pris rang parmi les sciences […]. Sous toutes réserves donc, nous déclarons ne parler ici que de la musique, de l’architecture, de la sculpture et de la peinture. » Entretiens sur l’architecture TI, page 11 1863 source : gallica.bnf.fr
Premier entretien P 6 « C’est dans ce sens que j’entends écrire sur l’architecture ; en cherchant la raison de toute forme, car toute forme a sa raison, en indiquant les origines des principes divers et leurs conséquences logiques, en analysant les productions les plus complètes de ces principes et les montrant ainsi avec leurs qualités et leurs défauts ». 1863 (entretiens de 1 à 11 tome 1)
« restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné ». Dictionnaire raisonné de l’architecture du XI ème siècle au XVI ème siècle, tome 9, restauration 1868
« L’architecture serait-elle un art dont les formes sont arbitraires et dont les principes seuls sont invariables ? Aurait-on fait fausse route depuis deux siècles, en donnant certaines formes comme invariables […] » Entretiens p.150
« Dans l’architecture, on doit tenir compte d’ailleurs de deux éléments qui sont distincts. Il y a la nécessité à laquelle il faut se soumettre, il y a le travail de l’imagination de l’artiste. » Entretiens sur l’architecture 1863-1872 p23