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SOS ! inclusion des élèves allophones

Un portail pour l’inclusion des élèves allophones

Scénario pédagogique  – Collège / Lycée

Mise à jour : 16/06/2019

Travaux mutualisés des professeurs documentalistes de l’Académie de Bordeaux – TraAM 2018-2019
http://www.pearltrees.com/soscollege
www.pearltrees.com/soscollege
http://www.pearltrees.com/soslycee
www.pearltrees.com/soslycee

1. Le constat d’un besoin : un accès unique pour un public spécifique

  • Un portail pour quel public d’élèves ?

Les élèves visés sont des allophones, n’ayant pas toujours été scolarisés de façon continue, soit primo-arrivants ne bénéficiant pas de la possibilité de passer une année en UPE2A, soit élèves qui après un an en UPE2A ont encore besoin d’étayage pour la maîtrise du français de scolarisation. Certaines des ressources pourront aussi s’adresser aux familles.

Le contexte des établissements est très variable pour l’accueil des élèves allophones : prise en charge en UPE2A ou inclusion directe en classe ordinaire ; heures spécifiques de FLS (français langue seconde et de scolarisation) ou pas, personne ressource FLS dans l’établissement ou simplement coordination par le CPE, le professeur principal…

L’enjeu principal est l’apprentissage du français langue de scolarisation (et non la communication au quotidien) et l’entrée dans les disciplines. Le portail vise à faire découvrir l’établissement scolaire, à accompagner les élèves dans l’apprentissage du français et à apprendre dans toutes les disciplines.

  • Autonomie : où, quand ?

Dans l’établissement ou à la maison, si l’élève a accès a un dispositif connecté, il peut utiliser le portail.

Au collège ou au lycée, voici des exemples de situation :

  • en classe si dispositif mobile et connexion internet (aménagement par l’enseignant)
  • au CDI si et quand le professeur documentaliste peut accueillir l’élève dispensé d’un cours, sur un créneau fixe ou ponctuellement
  • au CDI ou en salle informatique si ouverture pendant le temps hors classe (temps méridien, heures d’étude)

En dehors de l’établissement, le portail est accessible y compris depuis un appareil mobile.

  • Un accès unique à de nombreuses ressources

Il existe déjà de très nombreuses sitographies réalisées par des médiateurs (CASNAV, réseau Canopé, CDI et médiathèques, enseignants…). Souvent toutefois, ces ressources s’adressent simultanément à plusieurs publics (l’élève en autonomie, le professeur pour construire ses outils, le CPE et toute l’équipe pédagogique pour l’accueil…).

Nous avons voulu réunir ici des ressources à destination des seuls élèves. Notons qu’il serait pertinent, en parallèle, de créer un portail à destination de l’équipe pédagogique car la toile regorge de pages et documents très intéressants pour aider à l’inclusion des élèves allophones en classe ordinaire.

2. Les choix effectués pour SOS…

L’enjeu principal pour la mise à disposition des ressources est la clarté, la lisibilité (même pour des non lecteurs). Il s’agit d’un portail et non d’un parcours, d’éléments collectés, pas d’une progression scénarisée qui dépendrait, elle, de chaque élève.

Parmi les outils gratuits en ligne, c’est Pearltrees qui nous a paru le plus adapté dans un souci de lisibilité :

  • possibilité de créer des rubriques et sous-rubriques
  • possibilité de reproduire, transformer et enrichir le portail : il est ainsi transférable et peut être adapté à chaque contexte d’établissement.

Nous avons fait le choix d’un code couleurs simple permettant d’identifier les rubriques et les sous-rubriques.

Le titre de la perle peut être modifié au profit d’un énoncé clair, reprenant le vocabulaire des consignes.

Les ressources sélectionnées proviennent essentiellement de la toile :

  • sites institutionnels (CASNAV, Canopé, Onisep, Eduscol)
  • dictionnaires, imagiers et traducteurs
  • sites et blogs d’enseignants
  • sites d’éditeurs, d’organismes culturels
  • blog créé par les étudiants du master FLE de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour avec Géraldine Larguier, qui ont réalisé des capsules vidéos.

Les besoins disciplinaires différents ont exigé la création de deux trames distinctes de portail pour le collège et pour le lycée.

Le portail met aussi à disposition des ressources contextuelles, conçues par et adaptées à chaque établissement (règlement intérieur simplifié, plan du collège ou du lycée, lien vers les sites de l’établissement…).

L’intégration de ressources culturelles externes pose encore question : sont-elles exploitables en autonomie ? (exemple : expositions virtuelles de la BnF).

Le choix parmi l’offre de ressources est volontairement limité ; ce n’est pas l’exhaustivité qui est visée mais la clarté et l’appropriation des contenus par les élèves allophones en travail autonome.

3. Bilan d’étape

  • L’outil Pearltrees
Atouts Limites
Outil qui peut être reproduit et partagé Connexion internet nécessaire
Organisation des ressources («perles») en collections et sous-rubriques Prise en main pas toujours intuitive pour l’élève (double clic nécessaire pour accéder aux sites)
Création d’un code couleurs pour ces collections Difficulté pour mentionner les sources dans le cas d’un document PDF
Partage des ressources («perles») au sein de la communauté éducative qui utilise ce réseau
  • Ressources proposées

Les deux trames sont encore en construction.

A ce jour il n’a pas été possible d’intégrer des contenus disciplinaires à destination des lycéens (nouveaux programmes du lycée pour la rentrée 2019).

Concernant le niveau collège, le portail a été testé au collège Marguerite de Navarre à Pau (académie de Bordeaux) et au collège Saint-Exupéry de St-Jean de Braye (académie d’Orléans-Tours) ; remerciements à Caroline Vernay et ses élèves de l’UPE2A pour leur évaluation des ressources proposées qui permettra d’en réajuster la sélection : analyse des réactions des élèves du collège Saint-Exupéry

Dans tous les cas, une veille régulière est nécessaire (liens inactifs, nouveautés) et la mutualisation sera enrichissante.

  • Usages

La grande hétérogénéité des élèves, de leur passé scolaire et de leur niveau en français, ne facilite pas l’usage d’un portail commun : certains enchaînent vite les activités proposées quand d’autres butent sur le mode opératoire. Le travail autonome induit une maîtrise du français, mais aussi de l’outil numérique ainsi qu’une certaine familiarité avec les consignes scolaires. Caroline Vernay (académie d’Orléans-Tours) remarque que les ressources proposées pourront être utilisées aussi en remédiation avec des élèves non allophones.

Un accompagnement pédagogique des élèves reste incontournable. Pour l’apprentissage, l’interaction avec un enseignant est nécessaire. De plus, un lien avec les collègues des différentes disciplines s’impose pour la prescription de ressources pertinentes et l’exploitation des points travaillés en autonomie. L’accueil et l’inclusion des élèves allophones est un travail d’équipe.

Cette proposition d’un portail pour le travail autonome répond à un besoin constaté dans les collèges et lycées, mais ne saurait se substituer à un dispositif pédagogique partout où il est possible de le mettre en place (une UPE2A ou bien, a minima, des heures FLS en nombre conséquent dans la semaine avec un prof référent…).

En appoint, pour aider les élèves allophones scolarisés en classe ordinaire, ce type d’outil offre une médiation technique, en complément d’une médiation humaine indispensable.

Anne Jothy et Gaëlle Marguin, professeurs-documentalistes, Traam documentation 2018-2019, académie de Bordeaux.

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